Centre médicale du Dernier Ordre de Chiron

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    Correspondance Ouverte.

    Bas^
    Bas^
    Spécialiste


    Nombre de messages : 124
    Date d'inscription : 28/03/2005

    Correspondance Ouverte. Empty Correspondance Ouverte.

    Message par Bas^ Ven 5 Aoû - 1:17

    Pour la première fois de sa vie, Bas^ déprimait. Un simple courrier pourrait lui remonter le moral, elle le savait. Qu'importe où il était, il le recevrait. Il les recevait toujours.

    Mon cher…

    Cette formule était convenue entre les deux, afin d'éviter les malentendus. Un camarade avait en effet cru un jour qu'elle lisait le courrier de son amoureux. Elle avait ri, c'était encore le bon temps.

    Je n’ai pas à vous rappeler notre vie avant, notre bonheur. Il nous suffisait de marcher, à travers la verte nature. Rien n'importait plus. Nous pouvions passer des heures assis dans l'herbe.

    Prise à la gorge, la jeune femme avait des difficultés à évoquer ce moment.

    Je n'y arriverai pas, et pourtant, tu te rappelles ce jour, tu as huit ans, moi sept. Nous allons à l'école, en faisant notre détour quotidien. Tu me dis de faire encore de la balançoire, tu me demandes même de ne pas aller à l'école. Nous sommes dans une petite province australe, aucune armée dont on entend tant parlé aux informations ne viendra jamais chez nous selon ton père. Ils n'auraient aucun intérêt, tous les hommes valides sont partis se battre, il ne reste plus que les femmes et les vieillards, qu'il dit, ton père. Je prie beaucoup pour qu'il ait raison, j'en implore même Sélène. Pendant longtemps elle m'écoute, et je crois qu'elle m'écoute aussi ce jour-là. Nous n'allons pas en cours, tu m'as convaincu avec tes arguments de mioche. Quelqu'un d'autre que moi t'aurais dit que c'était idiot. Moi non. Je t'écoute me parler, je ferme les yeux. Le vent souffle, il passe dans mes cheveux. Tu ris, tu ne sais pas encore. Nous rions ensemble, quelle insouciance. Nous ne savons pas encore, nous sommes là, à rire comme deux enfants peuvent le faire. Tu joues avec mes longues mèches blondes. Le temps passe, il est sûrement dix heures. Nous sommes trop loin dans ce pré pour entendre la cloche de l'église ou les rires dans la cours d'école. Nous nous allongeons dans l'herbe en regardant les nuages. Tu me demandes de trouver des formes, le premier point est pour toi, toi et ton cheval. A la seconde manche, tu dois t'avouer vaincu, tu n'as même pas remarqué la fleur qui pousse sous ton nez. Un lys, sans doute, blanc cotonneux et aussitôt balayé par l'ivresse du vent. Tu me demandes pour la énième fois de trouver un nom de code. Toi et tes opérations nocturnes ! Je ne le sais pas encore, mais hier a été la dernière. Tu l'ignores aussi, et tu continues à me bombarder de question pour que je me décide. Feignant d'ignorer le tiens, je te le demande. Tu me réponds de ta voix encore juvénile H-a-u-t-^, pour vous servir gente demoiselle. Je ris beaucoup, tu as l'air d'un badaud, au garde-à-vous. Cette fois, pourtant, je me décide. Tu as le haut, je prendrais le bas. B-a-s-^ accepte votre servitude ! A ce moment, ton visage se fige. Je suis la seule à ignorer à présent. Je crois d'abord que le fait que j'aie craqué te surprends. Mais ton regard oscille entre mon visage et les façades des maisons au loin. Quelque chose ne va pas. Tu dois sauter de joie, te déclarer vainqueur. Je ne le sais toujours pas. Peu à peu, tu te lèves. Ta bouche s'ouvre, tu inclines ton regard et essayes de parler. Non, tu n'y arrives décidément pas. Je me lève, et je t'imite. Tu me secoues les épaules, tu hurles, Retourne-toi ! C'est un jeu, je fais volte-face, doigts serrés, main plate avec la paume face au vent. D'un mouvement sec, elle vient se placer sur ma tempe. Je blêmis.

    La jeune femme n'arrivait à cet instant plus à écrire. Ce moment, si important à décrire, si vitale pour elle, était en cela si pénible que malgré tous ses efforts, elle pleura. Elle surmonta cependant son chagrin, elle se remit à écrire.

    Je ne sais pas pourquoi, pourquoi elle ne m'a pas écouté, pourquoi ton père a eu tort. Des torrents de flammes se déversent sur notre village. Des hélicoptères déposent des taches au sol, à cette distance, leur armure semble noire. Je te parle, tu as toujours le regard vide, la peur te paralyse. C'est aussi mon cas. Les barrières du pré brûlent, des avions survolent encore notre village, semant chaos et bombes. Je te sers dans mes bras, j'ai peur, et je n'ai plus que toi, ça, par contre je le sais. Tu pleures sur mon épaule, j'ai envie de faire de même. Ma gorge est sèche, nouée. Le vent ne souffle plus, mes cheveux tombent sur mon dos. Tout est fini. Nous nous approchons, tu as arrêté de pleurer, la haine se lit dans tes yeux désormais. Tu veux te battre. Je t'en dissuade, mais nous nous rapprochons tout de même. Les gravas de l'ancienne épicerie offrent un abris. Ces hommes en armure ne peuvent pas nous voir. Ils sont en rouges, en blancs. Le sang et la pureté réunis. Deux hommes font chemin vers nous. En réalité, ils s'écartent des soldats. Ils ont l'air important, des gradés, peut-être les chefs de cette attaque. Je me souviens de chaque mot, chaque intonation.
    - Qu'en pensez-vous ?
    - Si la vérité éclatait, la presse se régalerait.
    - Sûrement, mais nos Etats-Majors seront ravis.

    L'homme en rouge s'arrête de parler, il sourit. L'autre, en blanc, en revanche, semble être absorbé.
    - Et si les renseignements étaient faux ?
    - Nos services ne se trompent jamais. Nous sommes l'Empire Sino-Russe je vous rappelle !
    - Les nôtres ne sont pas en reste, et ont confirmé la position, mais j'ai un pressentiment.
    - Allons, ami. L'Enfant habitait ici. Et il allait dans cette école.

    Tu n'écoutes plus, mais je n'en loupe pas un mot. L'un des deux hommes montre un bâtiment délabré de la main. Notre ancienne école. Je ne sais pas encore qui est l'Enfant dont il parle, mais Il doit être important, pour bombarder et éradiquer tout un village. Les deux hommes se tournent vers leurs soldats, et reprennent la discussion.
    - Alors Il ne sera jamais l'Elu.
    - La Prophétie était fausse alors. Jamais l'Enfant ne verra la Mort le saisir.
    - Vous y croyez ? Un tas de balivernes à mon avis.
    - Mes supérieurs ne sont pas du même avis, et les vôtres non plus, vous ne seriez pas ici sinon.
    - L'Elu représente une menace pour nos gouvernements, selon elle.
    - Alors Il apprendra, et d'Enfant, Il deviendra Elu de Sélène.
    - Les Grandes Puissances Destructrices seront mises à mal.
    - Il remportera victoire sur victoire, pour la Lune, pour Elle.

    Ce n'est que plus tard que j'ai découvert qu'il manquait des morceaux à cette Prophétie. Les deux hommes ont fini de parler, visiblement ignorant de ces vers absents. J'ignore tout encore, à cette époque. Je ne vois qu'une seule chose, cet Empire et cette armée Blanche ont détruit mon village. Tu es toujours à méditer : tu calmes ta colère, comme je t'ai appris à le faire. Les deux hommes s'en vont en se saluant. Ils hurlent des ordres, les soldats grimpent dans des camions. En quelques minutes, nous sommes tous les deux. Plus rien ne bouge. Le crépitement des flammes se fait murmure à présent. Nous sortons. Tu es abasourdi, moi aussi. Notre village ne représentait pas une menace, mais il est tout autant détruit. Ravagé par un mal que nous ne comprenons pas.

    Peu sure de vouloir poursuivre, Bas^ regardait les lignes au-dessus, cherchant un quelconque réconfort. Ce qu'elle voulait écrire, elle n'en avait jamais parlé à son meilleur ami. C'était une chose quelque peu incroyable, quelque chose qui allait changer sa vie. Respirant un grand coup, elle se décida. Il le fallait après tout, il avait le droit de savoir, de comprendre peut-être.

    Pendant longtemps, nous ne bougeons pas, tu t'en souviens je pense. Après ce qui me semble des heures, tu pars vers ta maison. Tu veux la contempler, je te comprends, je veux faire pareil. Nous nous séparons, et je me dirige vers mon ancienne habitation. Je ... Je dois t'avouer quelque chose aujourd'hui, quelque chose que je t'ai toujours caché. Je n'y suis jamais allé, je n'avais pas le courage d'aller voir les ruines. Au lieu de cela, j'ai tourné au coin de la rue, et je me suis affalée sur le sol. J'avais le regard vide, je pensais à ce qui allait arriver. J'ai attendu, je ne savais pas quoi faire. Et puis ... Un évènement est survenu, un évènement qui, comme je te l'ai dit, changea notre vie. Pour la première fois de ma vie, Sélène m'est apparue. Flottant à quelques centimètres du sol, elle me regardait. Dans un premier temps morte de peur, je ne pouvais faire autre chose que la fixer, la bouche béante. Peu à peu, la Déesse sourit. Ses traits étaient fins, bien que je ne les aie vu que de façon translucide. Visiblement, Elle ne s'était pas perdue, contrairement à ce que j'avais d'abord pensé, car Elle se mit à me parler, d'une voix lente et roque qui semblait venir d'ailleurs que de ce corps.
    - N'aies pas peur, je ne te veux aucun mal. Tu ne sais pas qui je suis, mais moi je sais tout sur toi. Je sais que tu as été adoptée et que c'est pour ça que tu ne vas pas voir les ruines. N'aies pas peur, il n'en saura rien. Sauf si tu lui en parles, mais nous verrons tout ceci ultérieurement. Je n'ai que peu de temps, ton ami va revenir. Il ne doit pas me voir, pas encore, mais il ne faut pas que vous restiez ici ! Une navette est en route pour vous embarquer, pour la Lune, votre nouveau domicile, si tu acceptes. Je ne pense pas qu'il objectera à l'une de tes décisions.

    Et tu ne le fait pas. Des soldats en uniformes bleus arrivent, une petite dizaine, ils se sont présentent comme étant la Force Lunaire. Tu les regardes avec une certaine envie. Les M4 qu'ils portent brillent au soleil. Leurs armures sont immaculées. J'ai appris bien plus tard que ces soldats n'avaient jamais tiré une seule cartouche de leur vie, mais tout ceci attendra, tu sauras tout plus tard. Nous grimpons dans la navette rapidement, et nous dormons. Je me réveille avant toi, les soldats autour de moi m'observent. J'ai envie de leur demander une foule de choses, mais ma voix semble perdue dans les méandres de ma gorge. Nous arrivons, et tu sors de tes rêves. En sortant, nous sommes éblouis. C'est si beau et calme, la Lune. Tu m'avoues, lorsque nous atteignons l'aéroport, que tu veux les rejoindre, plus tard, ces guerriers. Je t'avoue en cet instant que je ne suis pas prête pour ma part j'ai mes raisons. Tu ne les sais pas encore à l'heure actuelle, mais encore une fois, je ne peux pas t'expliquer tout dans cette lettre. Je sais que tu en meurs d'envie, mais le devoir m'appelle. J'ai déjà perdu beaucoup de temps à l'écrire, et ma colonelle semble agitée. A bientôt chez nous !

    Et se faisant, elle plia la feuille dans l'enveloppe.
    Bas^
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    Message par Bas^ Ven 5 Aoû - 1:19

    [HRP : Bon, c'est assez lourd à lire comme ça, mais il s'agit du RP de Bas^. Il met en place quelques trucs, et je pense qu'un jour, les Correspondances Ouvertes seront beaucoup plus fournies, avec les réponses de Haut^. C'est un détail, mais Haut^ est à l'OPS. Ça explique en partie la fin, mais w8 & see. ^^]

      La date/heure actuelle est Lun 20 Mai - 7:01

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