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Skasae... douce et pure... mon amour pour toi est éternel. Mais... pourquoi ai-je l'impression que c'est un autre que moi qui dit ces phrases ? Je suis là, en bas, je me vois, serrant sa main, des larmes coulent sur mes joues. Mais... ce n'est pas moi !
"Tu ne retrouveras ton enveloppe charnelle qu'en faisant la paix avec toi-même. Cesse de lutter contre ce que tu es."
Quoi ? Je deviens fou, je jurerais que quelqu'un vient de me parler, mais j'ai beau chercher une présence, je n'en sens aucune, mon unique sensation est la vision de... moi, tout le temps. Ce temps qui ne signifie plus rien... et pourtant j'en ai assez d'être ici bloqué à l'extérieur de mon corps. Je veux hurler, manifester ma présence. Je suis impuissant.
"Cherche la vérité que tu évites si soigneusement. Tant que tu ne t'y seras pas confronté, tu ne vivras pas."
Eh merde, voilà que ça recommence. Qui est ce type qui s'adresse à moi avec cette voix si familière pour me sussurer des absurdités? ça n'a pas de sens ce que tu racontes abruti ! Amène-toi ici, je vais tâcher de te la montrer, la vérité...
Ah l'amour est aveugle. Elle se battait avec plus acharnement que bien des hommes Skasae. En vérité ni douce, ni pure Skasae. Sévère, dure et têtue Skasae.
Après avoir trainé mon corps à l'abri, elle avait tenté de me faire sortir de mon "inconscience", sans succès. Elle était finalement retournée combattre au pont, après s'être assurée que j'étais en relative sécurité.
Seul au monde, bloqué à l'extérieur de mon corps, sans possibilité d'aller voir ailleurs... Je repris mes méditations sur la guerre, les dévastations, la mort... C'est étonnant comme on réfléchit beaucoup plus rapidement quand on n'est pas gêné par une armure trop lourde, l'éclat d'un sabre laser, ou le bruit des balles qui fusent à nos oreilles. Cela faisait une éternité que je n'avais pas entendu un pareil silence.
Mon corps reposait au fond d'une fosse, un trou probablement causé par une grenade ou un bombardement. Je ne pouvais pas regarder autour, mais je devinais partout la mort et la désolation. Pourquoi est-ce que je participais à cette sombre destruction, à cette escalade de la violence ? Il fallait que je fasse quelque chose pour remédier à ça... Empêcher les humains de se détruire eux-mêmes et de détruire leur planète.
Ce fut ma dernière pensée, j'eus l'impression de redescendre et un voile noir s'étendit devant moi.
Elle avait dû être surprise Skasae quand elle était revenue et que ma tête tranchée reposait à un mètre du reste de mon corps. Sans doute un Allié passant par là, qui s'était offert un meurtre gratuit sur un pauvre type endormi.
Le clonage, je finis par connaître. Etrangement, je suis content de me réveiller sur ce lit, d'ouvrir les yeux sur ce plafond blanc. Je m'assieds au bord du lit, balançant mes pieds. Il y a un centaine de lits alignés de ce côté, en-dessous des fenêtres. Je peux regarder dehors. Finalement, je comprends pourquoi je suis tellement joyeux de pouvoir porter mon regard où je veux... j'ai retrouvé mon corps. Je suis de nouveau moi, physiquement, spirituellement !
Je saute au pied de mon lit et je cours à l'extérieur, il faut que je trouve Skasae pour lui expliquer ce qui s'est passé. Je m'arrête devant un arbre, absorbé dans la contemplation des rayons du soleil à travers ses feuilles. Des oiseaux jouent dans les branches. Et si tout ça n'avait été qu'un rêve, le délire d'un pauvre soldat agonisant ? Troublé, je continuai mon chemin vers l'équipement.
Arrivé devant le responsable du centre, je me stoppai une nouvelle fois, étrangement ému. Le type me remit l'équipement que je lui demandai... La main sur le canon de la mitrailleuse m'inspire soudain un sentiment de profond dégoût tandis que j'apprécie la sécurité que m'apporte la trousse de secours dans ma main gauche.
Je rappelle le responsable de l'équipement et il accepte de reprendre ma M4A2, pour me donner à la place un Dispensaire, je cède mon lourde armure pour une plus légère, sans regret.
Je retourne m'assoir sous l'arbre devant lequel j'étais resté émerveillé. Les rayons du soleil traversant les branches chauffaient agréablement ma peau. Je regardais avec envie l'équipement de médecin et décidai que les combats, c'était définitivement fini pour moi.
J'entrai dans le QG, d'un pas sûr je me dirigeai vers la console de commandement. J'entrai mon code pour donner le grade de Colonel à Skasae. Je laissai un message à mes compagnons, qui resteraient à jamais mes meilleurs amis.
"Bonjour à tous,
Trop de choses ont changé pour moi, je suis désolé... je... je ne suis pas sûr de pouvoir un jour tenir à nouveau une arme dans ma main. Je ne vous quitte pas totalement, car vous me verrez souvent près de vous, et vous pouvez être certains qu'il y aura toujours quelques soins pour vous dans ma besace.
Je laisse le grade de colonel à Skasae, je lui fais confiance, et je suis certain qu'elle saura se faire apprécier de vous tous, malgré sa timidité.
A bientôt, donc, chers compagnons.
Clain"
Ecrasant une larme, je validai le message et envoyai ma demande d'acceptation à la LS.
"Tu ne retrouveras ton enveloppe charnelle qu'en faisant la paix avec toi-même. Cesse de lutter contre ce que tu es."
Quoi ? Je deviens fou, je jurerais que quelqu'un vient de me parler, mais j'ai beau chercher une présence, je n'en sens aucune, mon unique sensation est la vision de... moi, tout le temps. Ce temps qui ne signifie plus rien... et pourtant j'en ai assez d'être ici bloqué à l'extérieur de mon corps. Je veux hurler, manifester ma présence. Je suis impuissant.
"Cherche la vérité que tu évites si soigneusement. Tant que tu ne t'y seras pas confronté, tu ne vivras pas."
Eh merde, voilà que ça recommence. Qui est ce type qui s'adresse à moi avec cette voix si familière pour me sussurer des absurdités? ça n'a pas de sens ce que tu racontes abruti ! Amène-toi ici, je vais tâcher de te la montrer, la vérité...
Ah l'amour est aveugle. Elle se battait avec plus acharnement que bien des hommes Skasae. En vérité ni douce, ni pure Skasae. Sévère, dure et têtue Skasae.
Après avoir trainé mon corps à l'abri, elle avait tenté de me faire sortir de mon "inconscience", sans succès. Elle était finalement retournée combattre au pont, après s'être assurée que j'étais en relative sécurité.
Seul au monde, bloqué à l'extérieur de mon corps, sans possibilité d'aller voir ailleurs... Je repris mes méditations sur la guerre, les dévastations, la mort... C'est étonnant comme on réfléchit beaucoup plus rapidement quand on n'est pas gêné par une armure trop lourde, l'éclat d'un sabre laser, ou le bruit des balles qui fusent à nos oreilles. Cela faisait une éternité que je n'avais pas entendu un pareil silence.
Mon corps reposait au fond d'une fosse, un trou probablement causé par une grenade ou un bombardement. Je ne pouvais pas regarder autour, mais je devinais partout la mort et la désolation. Pourquoi est-ce que je participais à cette sombre destruction, à cette escalade de la violence ? Il fallait que je fasse quelque chose pour remédier à ça... Empêcher les humains de se détruire eux-mêmes et de détruire leur planète.
Ce fut ma dernière pensée, j'eus l'impression de redescendre et un voile noir s'étendit devant moi.
Elle avait dû être surprise Skasae quand elle était revenue et que ma tête tranchée reposait à un mètre du reste de mon corps. Sans doute un Allié passant par là, qui s'était offert un meurtre gratuit sur un pauvre type endormi.
Le clonage, je finis par connaître. Etrangement, je suis content de me réveiller sur ce lit, d'ouvrir les yeux sur ce plafond blanc. Je m'assieds au bord du lit, balançant mes pieds. Il y a un centaine de lits alignés de ce côté, en-dessous des fenêtres. Je peux regarder dehors. Finalement, je comprends pourquoi je suis tellement joyeux de pouvoir porter mon regard où je veux... j'ai retrouvé mon corps. Je suis de nouveau moi, physiquement, spirituellement !
Je saute au pied de mon lit et je cours à l'extérieur, il faut que je trouve Skasae pour lui expliquer ce qui s'est passé. Je m'arrête devant un arbre, absorbé dans la contemplation des rayons du soleil à travers ses feuilles. Des oiseaux jouent dans les branches. Et si tout ça n'avait été qu'un rêve, le délire d'un pauvre soldat agonisant ? Troublé, je continuai mon chemin vers l'équipement.
Arrivé devant le responsable du centre, je me stoppai une nouvelle fois, étrangement ému. Le type me remit l'équipement que je lui demandai... La main sur le canon de la mitrailleuse m'inspire soudain un sentiment de profond dégoût tandis que j'apprécie la sécurité que m'apporte la trousse de secours dans ma main gauche.
Je rappelle le responsable de l'équipement et il accepte de reprendre ma M4A2, pour me donner à la place un Dispensaire, je cède mon lourde armure pour une plus légère, sans regret.
Je retourne m'assoir sous l'arbre devant lequel j'étais resté émerveillé. Les rayons du soleil traversant les branches chauffaient agréablement ma peau. Je regardais avec envie l'équipement de médecin et décidai que les combats, c'était définitivement fini pour moi.
J'entrai dans le QG, d'un pas sûr je me dirigeai vers la console de commandement. J'entrai mon code pour donner le grade de Colonel à Skasae. Je laissai un message à mes compagnons, qui resteraient à jamais mes meilleurs amis.
"Bonjour à tous,
Trop de choses ont changé pour moi, je suis désolé... je... je ne suis pas sûr de pouvoir un jour tenir à nouveau une arme dans ma main. Je ne vous quitte pas totalement, car vous me verrez souvent près de vous, et vous pouvez être certains qu'il y aura toujours quelques soins pour vous dans ma besace.
Je laisse le grade de colonel à Skasae, je lui fais confiance, et je suis certain qu'elle saura se faire apprécier de vous tous, malgré sa timidité.
A bientôt, donc, chers compagnons.
Clain"
Ecrasant une larme, je validai le message et envoyai ma demande d'acceptation à la LS.
