Centre médicale du Dernier Ordre de Chiron

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    Il faut sauver le soldat Hilf Bot

    Oberon
    Oberon
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    Il faut sauver le soldat Hilf Bot Empty Il faut sauver le soldat Hilf Bot

    Message par Oberon Mer 9 Fév - 0:49

    - Il faut sauver le soldat Hilf-Bot ! (thunderstormking)

    La pluie bat sur ma tête.
    J’ai retiré mon casque, le raffut des gouttes sur le métal était infernal.
    L’eau s’écoule maintenant le long de mon cou, froide, elle s’immisce entre mon vêtement et ma peau.
    Bizarrement, j’apprécie la sensation, je grelotte. Je vais finir par attraper la crève avec ce temps !
    Le terrain est défoncé, ce qui avait dû être une plaine ressemble à une succession de petites collines, un relief déchiré par la guerre.
    Au loin la fumée marque le ciel. C’est par-là que je me dirige.
    Une vibration. Je jette un coup d’œil sur mon Com-Link, enfin une réponse...
    Sam Kanes me transmet les caractéristiques techniques de son droïde. Il lui est impossible de m’assister mais il dit me faire confiance….Je souris à cette idée.
    Les souvenirs affluent, les déraillements de plus en plus fréquents de Hilf-Bot quand il parle, les traces des coups reçus, les légers tressaillements dans ses gestes quand il soigne…
    Un mouvement sur ma gauche, je plonge dans le fossé qui borde le chemin.
    Je suis là allongé dans l’eau boueuse, espérant ne pas avoir été repéré. Je risque un coup d’œil, deux bidasses qui s’en vont au front… Ils paraissent ne même pas m’avoir vu…
    Je les laisse passer, le froid continu de m’envahir…


    Il pisse le sang, j’ai du mal à stopper l’hémorragie, ce gars va y passer j’en suis persuadé à présent, trop de dégâts… Il supplie, sa voix n’est plus qu’un gargouillis incompréhensible mais je sais qu’il appelle sa mère, c’est ce qu’ils font tous.
    Je tente encore quelques doses de morphine pour le calmer, encore un clamp… merde !
    Il est mort, je n’arriverai jamais à m’y faire. Et le recroiser dans deux jours…j’en frissonne d’avance. J’active sa balise pour l’enlèvement du corps et je passe au suivant…
    Juste une escarmouche, quelques dizaines de blessés et seulement trois morts lunaires, hé hé, enfin morts…pas vraiment, juste un tour en cuve et hop retour à la case départ !
    Sales sensations, me racontent-ils tous, et les rêves…La science ne parvient toujours pas à les supprimer.
    Ah ! Mes réponses, enfin un devis… va falloir faire passer ça à Levi…. Encore un budget pas prévu. Je sais qu’il va apprécier…
    Bon aller pas de temps à perdre, je commande, voyons voir, numéro de compte, tiens voilà un vieux bon de commande de compresses, ça fera l’affaire…
    Il ne me reste plus qu’à retrouver ce droïde…

    II

    Routine quand tu nous tiens… Je suis médecin, enfin y a t’il vraiment besoin d’un médecin quand la mort n’est plus vraiment un aboutissement ?
    Je n’en sais rien, c’est mon métier et j’aime ce que je fais, je chasse cette petite voix qui se prend pour ma conscience pour me concentrer sur mes patients…
    « Merci doc… »
    Je le reconnais, il est mort deux jours avant et là il est mal en point.
    Il est midi, 5 heures que je bosse en continu sans pause, il est temps de manger un bout avant de reprendre ma route. Je rencontre Oberon en cherchant un coin tranquille, elle l’a trouvé avant moi.
    « Dis-moi Oberon, t’as des connaissances en biotechnologies non ?
    - ouep, tu finis pas ton canard à l’orange ?
    - Nan vas y…Tu pourrais m’assister sur une intervention délicate ?
    - Quel genre ?
    - Genre réparation de servomoteurs articulaires avec calibrages et upgrades diverses…
    - Hilf-Bot ?
    Elle me souffle, je n’en ai parlé à personne à part Sam Kanes et Levi après que celui-ci eut reçu la facture de mes divers achats en ligne…
    - Tu serais partante ?
    - Pourquoi pas ça me changera les idées, tiens passes moi ton dessert si tu n’y touches pas, On ferait ça dans quel hôpital ?
    - Pas de grand moyens, Hilf-Bot ne veut pas quitter le front, on ferait ça sur place.
    - Génial, on va intervenir dans un domaine de précision sur un champ de bataille… Tu travaillerais pas un peu du chapeau toi ?
    - Ça doit être ce qu’on appelle les risques du métier…
    - Ouais ça doit être ça …On s’y met quand ?


    III (oberon)

    Oberon s’étouffa avec le morceau de tarte aux pommes.
    -QUOI !!!!!! Maintenant ???
    Elle fixa Thunderstormking dans les yeux. Il n’avait rien perdu de son sérieux et semblait inébranlable dans sa décision.
    -Bon.... ça va pas être évident. Déjà, il faut que je récupère mon matériel. Au mieux c'est un mauvais réglage, au pire, il faut changer la pièce. C'est là que ça devient gênant. Si c'est le cas, il faudra effectuer une opération d'une extrême précision..., et également éviter que des impuretés entrent dans le système interne, cela pourrait engendrer des surchauffes et des faux contacts.
    Thunder, c'est vraiment de la folie de faire ça sur un front!!!

    Thunderstormking restait inflexible, Oberon soupira et repris un morceau de tarte.

    -Bon, il me faut déjà les références de Hilf bot si je veux pouvoir trouver la pièce. Ensuite, il nous faudrait une tente à confinement stérilisé pour l'opération, vu le prix et la rareté, on ne pourra tenter le coup qu'une seule fois. Ensuite, il faudra effectuer une sauvegarde de sa mémoire et de ses paramètres au cas où. Vu la quantité de données, il nous faudrait un autre androïde formaté pour cela, et on en a pas sous la main...... c'est là le problème majeur.... je ne sais pas comment faire....

    Le silence s'installa. Au bout de quelques minutes, le ventre de Thunderstormking manifesta bruyamment sa présence par un gargouillis. Eclats de rire. La tension dans l'atmosphère redescendit momentanément.

    -Je crois que tu devrais quand même manger quelque chose, ça ne va pas être évident, alors autant prendre des forces.

    Thunderstormking la fixa dans les yeux.

    -Toi...
    -Qu'est ce qu'il y a "moi"? De quoi tu parles?
    -Pour Hilf-Bot... Tes puces... ça pourrait peut être marcher....
    -Bien s... HEIN?? Non, non c'est hors de question!!!
    -C'est pour lui!! Puis c'est temporaire!
    -Et doucement là, on parle aussi de ma mémoire! J’ai déjà eu assez de problèmes avec ...
    Allez, juste quelque heures, pas plus! pense à lui aussi, c'est la seule solution qu'on a pour l'instant...

    Oberon hésitait. C'est sur, ils avaient pas trop d'autre choix, mais en même temps, l'idée ne lui plaisait pas vraiment. C'était le genre d'expérience qui ne la tentait pas trop, elle n'avait pas vraiment envie de savoir ce qui se passait dans les raisonnements froids d'un androïde. Mais bon, Thunderstormking lui avait rendu de nombreux services et elle avait promis de l'aider...

    -bon, je veux bien essayer, mais à une condition. J'aurais besoin d'une mise à jour avec Lina, pour éviter les problèmes... on ne sait jamais. Et c'est pas gagné...

    Un sourire apparut sur le visage de Thunder. Ils avaient déjà presque réglé toutes les questions techniques. Ca méritait bien un morceau à manger, surtout qu'il avait tout de même faim. Il acheva la tarte pendant qu'Oberon recherchait les références nécessaires à leur opération. Il ne lui restait qu'à trouver les références d'Hilf-bot.

    IV - Une opération de routine. (thunderstormking)

    Il est là. Grand, élancé discutant à l’écart avec deux soldats, il me tourne le dos. Je m’approche discrètement, je sais qu’Oberon est dans les parages, bien camouflée elle.
    - Hilf-Bot ?
    - Oui ? Ah…Krrriichh…ThunderStormKing, quel plaisir… de..krichhh.. Te voir !
    Tu n’imagines même pas à quel point moi aussi, me dis-je.
    - Dis moi Hilf-Bot, je peux te parler 5 mn ?
    - Bien sûr…bleep…à quel sujet ?
    Je me rapproche encore un peu plus, je crois discerner un mouvement rapide, Oberon, au coin de l’œil lorsque le dos de Hilf-Bot se présente à elle.
    Il s’affale dans l’herbe haute, plus un bruit, le silence. J’entends le vent qui bruisse dans les feuillages jaunissants, je lève les yeux et je vois les deux soldats l’arme à l’épaule…
    - Merde…
    - On ne bouge pas, prononce celui de gauche.
    - Laissez moi vous expliquer.
    - Ta gueule, tu bouges une oreille et je t’explose ta sale face, sale espion !
    - Qu’as tu fait au Colonel Hilf-Bot ?
    - Hein ? Colonel ? Attendez je peux tout vous expliquer ! Vous allez voir, ce n’est pas…
    - BOUGES PAS !
    - Je veux juste vous montrer ma plaque, je suis lunaire !
    - Tu n’es qu’un sale espion, on t’a jamais vu, on te connais pas !
    Je ne reconnais pas les visages, de toute façon j’ai un peu de mal à distinguer leurs traits, mon regard est constamment attiré par les gueules béantes de leurs armes…
    Je sens mes tripes se nouer, le goût du liquide des cuves à clonage me rempli la bouche, ils vont tout faire foirer !
    Mais que fait Oberon ? Pourquoi ne se montre t’elle pas à ces deux ploucs !
    J’ai l’impression que ça fait des heures que je suis là debout dans une partie macabre de jacadi, si je bouge je suis un homme mort, j’en suis persuadé. Je repense à ma vie, tant de choses, tant d’erreurs, de non-dits…
    Si j’avais su…
    Soudain, Oberon est là, face aux lunaires, son visage hilare.
    - Vous pouvez baisser vos armes soldats, le Caporal-chef et moi même sommes en mission et nous intervenons sur le colonel Hilf-Bot. Je suis le caporal-chef Médecin Oberon, responsable du groupe EM1 de la compagnie des Larmes de Sélunée et voici Le caporal-chef Thunderstormking, membre de mon groupe.
    - Hein ? Décidément je ne comprends plus rien…
    Les deux hommes décident, au grand soulagement de mes tripes, de rengainer et partent rejoindre leur section.
    Oberon se retourne toujours hilare.
    - Ben oui tu ne consultes jamais tes messages ? Bienvenue à l’EM1 !
    - Hilf-Bot Colonel ?
    - Bon, ben je vais te laisser jeter un œil à ta messagerie elle doit être pleine… moi je prépare le matos…
    Après une petite heure, je rejoins Oberon.
    - ça y est t’es à jour ?
    - oh ça va, j’avais juste quelques jours de retard dans mes messages…
    - quelques jours ? Une bonne dizaine alors…
    - Ouais ben j’étais occupé.
    - Ok bon on en rediscutera plus tard soldat, pour le moment, on a un patient !
    - Soldat ? Tu vas pas commencer à te la jouer militaire quand même, pas avec moi ?
    Oberon à l’air décidément de beaucoup s’amuser.
    - Bon aller laisse tomber Thunder, on s’y met ?
    Je sors les outils de mon sac, ils sont encore emballés. Oberon a déjà étendu un champ opératoire sur le droïde, je commence à démonter la plaque blindée derrière la tête d’Hilf-Bot. Je vois les trois petits connecteurs, Oberon me tend alors les prises, un câble est déjà enfiché de la console aux connecteurs derrière son oreille, un autre en sort j’en tiens la dernière extrémité dans ma main.
    Un grondement au loin, un orage ? Non la guerre…
    Je tourne la tête et je vois les soldats plus loin qui s’activent dans leurs trous de combat, la position est puissamment défendue, avant que l’empire n’arrive à franchir ces lignes.
    Un lointain ronflement dans le ciel.
    - C’est bon tu es prête ?
    - Aussi prête qu’on peut l’être pour ce genre de jeu…
    - Ça va aller, il n’y en a que pour quelques minutes, on a répété les gestes des dizaines de fois.
    - Tais toi s’il te plait et commences.
    Un dernier coup d’œil, sur les pièces qui m’entourent et les ustensiles divers. Tout est là.
    Je termine de connecter Oberon et Hilf-Bot pour la sauvegarde de la mémoire de ce dernier.
    Oberon va partager pour quelques temps tous les souvenirs du droïde, tout ce qu’il aura vu, entendu, appris.
    Je la sens stressée, j’aurais aimé trouver une autre solution, je connais un peu son histoire, ses problèmes, elle n’avait pas besoin de ça en plus.
    Il avait fallu trouver Lina pour qu’elles fassent toutes les deux une sauvegarde de leurs souvenirs collectifs, un moment douloureux pour toutes les deux. Chacune de leurs rencontre était difficile, trop de moments partagés, des fragments qui ne signifiaient plus grand chose à Lina, elle aurait aimé retrouver ce passé qui la hantait à présent.
    Mon esprit revint à mes patients. Moment crucial, la sauvegarde s’achevait.
    - Oberon ?
    - Oui ?
    - Ça roule toujours ?
    - Ouais ça va, ben dis donc il en a fait le père Hilf-Bot… il nous cache pas mal de choses….j’y crois pas mais quel..
    - Oberon, et le secret médical ? Ne dis rien de ce que tu apprends de ton patient.
    - Mais si tu savais ce qu’il pense, j’y crois pas et moi qui pensais qu’un robot n’éprouvais rien…
    - Ça suffit, concentres toi un peu !
    L’unité centrale de Hilf-Bot était maintenant sortie de son logement, Oberon échangea les processeurs de calcul pendant que je m’occupais des servomoteurs endommagés. L’opération touchait à sa fin.
    Dehors la guerre faisait rage, les explosions se succédaient, les cris des blessés étaient couverts par les tirs incessants.
    Un bruit étrange venait des contre-mesures électroniques qui empêchaient les missiles de raser le QG. L’empire avait décidé de retirer l’épine que nous étions de son pied et il y mettait les moyens…
    Soudain le ronflement dans le ciel refit son apparition. Les explosions avaient cessé je levai la tête et vit une silhouette, un bombardier de haute altitude. Un petit point noir se détacha.
    - Non, ils larguent une charge nucléaire en haute atmosphère !
    - Merde ! Faut…
    Un flash, éblouissant, je ne vois plus rien, je sais que ce n’est que ma rétine qui a été saturée de lumière, qu’à cette distance, une explosion nucléaire n’est pas dangereuse pour les humains…juste pour les systèmes électroniques…
    L’image réapparaît peu à peu… le silence tout autour de moi. Je distingue Oberon étendue sur Hilf-Bot…
    -Oberon ?
    Rien, pas de réaction. Aussitôt je m’active, je vérifie son souffle, je prends son pouls, régulier et fort.
    « Oberon, est-ce que tu m’entends ? Réveille toi ! »
    Un mouvement, ouf, je la débranche sans jeter un coup d’œil au moniteur qui clignote.
    - ça va ?
    - Oui Thunderstormking, pourquoi ça n’irait pas ?
    - Oh aller ça va, me prends pas de haut comme ça, je souris, mais quelque chose cloche.
    - Alors mon ami de quoi voulais-tu m’entretenir ?
    - Pardon ?
    - Tu viens de demander à me parler, non ? De quel sujet voulais-tu m’entretenir ?… Mais que c’est-il passé ici ?…
    - …Hilf-Bot ?
    - Oui, tu devrais me nommer colonel Hilf-Bot, encore que Mon colonel soit le plus couramment employé, enfin comme tu as l’air ahuri, je vais te laisser quelques minutes pour te ressaisir.
    - Mais c’est impossible !
    - Mais qu’est ce que ce corps par terre ? Que se passe t’il enfin ici ?


    Dernière édition par le Ven 20 Mai - 12:51, édité 2 fois
    Oberon
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    Il faut sauver le soldat Hilf Bot Empty Re: Il faut sauver le soldat Hilf Bot

    Message par Oberon Mer 9 Fév - 0:51

    V Des êtres changés : (hilf bot)

    « - Vous... enfin Oberon...

    - Soyez plus précis, soldat. Laissez-moi deviner. Une explosion IME a provoqué un glissement de nos personnalités.
    - Et bah... oui.
    - Donc... »
    Hilf-...Oberon se tu, observa son nouveau corps.
    « C’est étrange. Depuis ma création, je n’étais fait que de métal. Pas une once de chair. Et en quelques secondes, la charge m’a...polarisé. Elle devait être d’intensité supérieure à... je ne sais pas.
    - Mon colonel ?
    - C’est incroyable, je ne sais pas !
    - Heu...oui, et alors ?
    - Et alors ? Mais j’ai toujours été capable de calculer, ou du moins dénicher une information pareille... Avant.
    - Ah... D’accord. Mais, ne faisons-nous rien pour Ob... pour votre corps ?
    - Réactivez-le. J’ai des questions à poser à mon alter ego. »

    Thunderstormking réinitialisa la connexion, et le robot cligna des yeux (enfin... des diodes oculaires).
    « - ...Bzzz... Thunderstormking ?
    - C’est bien moi, Oberon. Est-ce que ça va ?
    - Oui. C’est curieux, d’ailleurs, je... »
    Le robot s’observa. Et, chose totalement imprévisible de la part d’un être mécanique, il pleura.
    « - Dis-moi que c’est un cauchemar.
    - Ecoute, on a besoin de toi pour... réorganiser le problème.
    - Soldat Oberon, veuillez obéir s’il vous plaît. Je comprends la douleur qui vous étreint, mais... »
    Il s’interrompit. « Je comprend la douleur qui vous étreint ». C’était totalement vrai. Pour la première fois, il... ressentait quelque chose. Pas simplement une masse de calculs à gérer. Une émotion !
    « C’est curieux... j’ai l’impression d’avoir une boule dans la gorge...
    - C’est normal, chez les humains. Mais comment peux-tu connaître ça, esprit de métal que tu restes !
    - Oberon, vous vous oubliez. Vous parlez à votre supérieur.
    - Et moi j’t’emmerde ! »
    Sur ces mots, le droïde partit précipitamment dans la forêt. En fait, aucun homme n’aurait pu le rattraper à la course.
    « - Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours le ...sentiment, que je suis coupable de quelque chose. Le même que le premier, mais en plus fort.
    - C’est parfaitement normal.
    - Mais pour moi c’est totalement nouveau.
    - Navré de mon interrompre, mon colonel, mais je pense que nous devrions dès maintenant engager des recherches concernant Obé... Et bien, votre ancien corps. Tel que je connais son occupant, il serait susceptible de faire une bêtise.
    - Je SENT que vous avez raison. Curieux. C’est cela, la peur ? Un frissonnement qui parcourt l’échine ? Et fait transpirer plus que de raison ? Et...
    - Oui, mon colonel, c’est bien cela. »

    Les jours suivant furent consacrés d’une part à la recherche du droïde fou (comme l’appelaient à demi-mot les soldats, quand le colonel était dans les parages) et à la recherche d’une solution. Pendant ce temps, « IL » ne cessait de s’étonner sur l’incroyable fonctionnement chimique de son corps.
    « - J’ai vraiment beaucoup de chance. Plus encore que vous, Thunderstormking.
    - Ha bon ?
    - Oui, car vous êtes de sexe masculin. Ce corps de sexe féminin est véritablement délicieux. Par exemple, l’autre jour, par mégarde, j’ai effleuré le bout de mes seins. Surpris, je réitérai l’opération. Vous ne pouvez pas savoir comme il est agréable de se tripoter les nichons.
    - S’il-vous plaît, mon colonel, pas ici... »
    C’est avec des regards hilares de toute la compagnie des Larmes de Sélunées que sortir le colonel, tous soigneux d’exposer sa découverte à son camarade, et Thunderstormking, rouge de honte.

    D’un autre côté, le quotidien du robot était également... légèrement différent.
    « - C’est vraiment incroyable, je sais tout. Enfin, je peux tout savoir. Saviez-vous que Bigornette n’est en effet que...
    - Arrêtez-vous là. J’ai déjà compulsé son fichier, et ce que vous alliez dire est classé secret défense.
    - Oui, mais quand même...
    - Mais ma parole, vous êtes aussi pipelette qu’avant !
    - Peut-être, mais vous sûrement plus expressif. »

    Ces mots... « Avant », achevaient de faire retomber la conversation dans un ton plus triste. Le colonel se dit qu’il serait bon de revenir à quelque chose de plus sérieux.
    « - Avez-vous progressé dans vos recherches ?
    - J’en sais suffisamment pour vous dire que l’intensité de la charge d’échange est impossible à reproduire dans nos centrales. En tout cas, impossible sans priver de courant la moitié de nos installations.
    - Donc pas moyen de redevenir chacun nous-même ?
    - Pas directement. »
    Elle avait dit ça d’un ton si détaché...
    « - Obé... Vous êtes sûre que tout va bien ?
    - Absolument certaine, mon colonel. »
    De fait, autant le colonel était attristé par la situation du ...robot, autant son manque d’émotions l’effrayait.
    « Je n’étais pas aussi froid que cela, quand même... »
    Le fait est qu’inconsciemment, ils s’habituaient de plus en plus à leur nouveau corps.

    De temps en temps, le colonel n’arrivait pas à trouver le sommeil. Mais quand il le trouvait, c’était pour se réveiller en larmes, très faible, sans aucun souvenir de ce qui avait pu le rendre dans cet état, si ce n’est que sur ses lèvres flottaient les noms de « Marikani » et de « Astapore ». Des noms, mais aussi... des souvenirs. Diffus.
    Le robot, en revanche, ne se plaignait presque plus. Son cerveau n’était plus que microprocesseurs, composants sans réelle âme. Et plus le temps passait, plus Thunderstormking craignit de perdre complètement la « sœur d’arme » qu’il avait connu. Peur justifiée de plus par le fait qu’une horrible culpabilité le tenaillait...

    « - Mon colonel.
    - Mhh... Soldat Oberon ?
    - Mon colonel, il faut faire quelque chose ».
    Le colonel se releva et regarda l’heure. 03 :00. Le fait est que réveiller un supérieur à une heure aussi tardive n’était généralement que pour annoncer de très mauvaises nouvelles.
    « - Mon colonel, Thunderstormking veut vous voir. Il dit que c’est très urgent.
    - J’arrive immédiatement, Ob... Soldat.
    - Je vais l’en informer. Mon Colonel, je... J’ai une question à vous poser.
    - Oui ?
    - Ce corps vous plaît-il ?
    - Hé bien, je... oui, c’est vrai, mais...
    - N’oubliez pas qu’il s’agit du mien. J’aimerai le récupérer avant de voir tous mes sentiments disparaître à jamais.
    - N’oubliez pas, quand à vous, à qui vous vous adressez.
    - Bien mon colonel. »

    Le colonel suivit le robot dans la nuit. Ils retrouvèrent Thunderstormking penché sur une table où traînaient des dizaines d’outils de chirurgie nano-techs.

    « - Mon Colonel, daignerez-vous vous asseoir sur cette table d’opération ?
    - Sûrement pas sans une explication précise de votre part, soldat.
    - Très simple, je vais tenter de vous rendre votre corps véritable.
    - N’est-ce pas vous-même qui disiez que l’énergie nécessaire à une telle opération est introuvable à l’état naturel ?
    - Certes, mais uniquement pour les opérations à distance. J’ai bon espoir de réussir à vous rétablir en vos corps respectifs, si l’impulsion atteint directement le centre névralgique, l’énergie de retour devrait suffire.
    - A qui avez-vous demandé la permission d’effectuer cette opération ?
    - Mais... A personne, naturellement.
    - Je m’en doutais. Il reste néanmoins un facteur important que vous avez omis dans votre équation.
    - Heu... lequel ?
    - Et si je n’avais pas envie de réintégrer mon corps ? »

    Le temps parut s’arrêter. Le visage de Thunderstormking, passa de l’état d’étonnement, puis à la stupeur, et enfin la tristesse.
    « - Mais enfin, vous... devez réintégrer votre corps d’origine !
    - Fait de rouages, de métal froid, sans sentiments ?
    - Et bien oui ! Vous devez le reprendre, Oberon n’est déjà plus elle-même. Ce corps de métal annihile la pensée. Faites-le avant qu’il ne soit trop tard.
    - Et qui va m’y obliger ?
    - Moi ! »

    Thunderstormking sortit son Beretta silencieux de sous la table d’opération.
    « - Vous avez beau être un très bon colonel, et... jadis, du moins je l’ai cru, un ami, je n’hésiterai pas à tirer pour la sauver !
    - Votre zèle vous fait honneur. Pointer une arme sur un supérieur est passible de cour martiale. Avec une condamnation certaine, et vous savez laquelle. Je soupçonne que des sentiments plus forts que la simple amitié vous lie à elle. Vous pouvez me tuer, le clonage me permettra malgré tout de vous dénoncer, quand bien même vous ne seriez pas immédiatement interpellé.
    - Vous êtes dans un corps humain, mais n’en restez pas moins un robot. Vous êtes si froid... Je peux vous détruire. Vous empêcher de réapparaître, en détruisant votre mémoire. Tant qu’Oberon vit. »
    Le droïde n’avait absolument pas bougé.
    « - Ne courrez pas ce risque, mon colonel. Vous êtes indispensable aux Larmes de sélunées, ne me forcez pas à détruire le... Celui qui à réussit à redresser l’un des meilleurs groupes de soin.
    - Très bien, vous pouvez baisser votre arme, je m’exécute. »

    Le colonel se pencha sur la table d’opération. Le robot lui lia malgré tout les membres, au cas où. Puis il s’allongea derrière lui, chef contre chef. Thunderstormking brancha le robot sur une machine.
    « - Je vais d’abord télécharger votre esprit sur ce méga disque dur. Ensuite, je lierai le robot avec le corps d’Oberon, purgé de votre esprit. Enfin, je vous re-téléchargerait dans votre corps original. »

    Et soudain survint quelque chose que Thunderstormking n’avait absolument pas prévu. Le colonel PLEURA.
    Il pleurait. Pour la première fois de sa vie, Hilf-bot pleurait. Il ressentait la détresse. La peur. La tristesse. La découverte du BONHEUR d’être vivant, il l’avait expérimenté si peu de temps... Et maintenant, il allait le perdre à tout jamais. Il redeviendrait cet être immortel, mais vide. Comme une coquille. Fait pour servir.
    Il pleura toutes les larmes de son corps. Tout ce que le corps d’Obéron pouvait lui offrir.
    « - Je vous en prie, mon Colonel, ne rendez pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont... Je ne fais que tenter de sauver une âme.
    - Assez ! »
    Thunderstormking s’arrêta, soufflé par la force du cri.
    « - Je sais que vous avez raison soldat. C’est là ma détresse. Vous recevrez une médaille, si je survis.
    - Heu... mon colonel ?
    - Faites. Vite. »
    Le médecin ne se fit pas prier. Les branchements effectués, il lança le générateur.
    Ils retinrent leur souffle.
    Et cela ne fonctionna guère.

    Après plusieurs essais, force lui fut de constater que cette tentative était un échec. C’est à la huitième fois que le médecin s’immobilisa, au son du :

    « - Haut les mains. Rendez-vous. Les médecins ne seront pas blessés. »

    Les uniformes rouges. Surgis à l’improviste. Probablement un commando égaré. Deux hommes tenaient en joue au M-16 le médecin, tandis que le troisième, le chef, vraisemblablement, armé d’un katana, observa la table d’opération. Le bras d’honneur de la GFL se lisait sur leurs épaules.
    « - Qu’est-ce que c’est que ça ?
    - Hé bien, voyez-vous, c’est que...
    - Qui êtes-vous ?
    - Heu...Médecin : Thunderstormking, compagnie des Larmes de Sélunées, Equipe médicale numéro 3...
    - Enfin ! Les renforts ! Libérez-moi, les gars ! Cria Le colonel. »
    Les trois impériaux se tournèrent vers le colonel qui montrait ses attaches.
    « - Ce salaud essayait de me torturer. Heureusement que vous étiez-là. Un peu plus et il me grillait le cerveau. Bon bah, qu’est ce que vous attendez pour me détacher ? »
    Les deux soldats interrogèrent leur chef, totalement dépassé par les évènements.
    « - Mais, heu... d’abord, qu’est-ce qui nous prouve que...
    - Je suis avec vous ? Mais, bougre d’imbécile, pourquoi croyez-vous qu’il m’avait attaché, si j’étais un lunaire ?
    - Bah heu...
    - Allez, dépêchez-vous, j’ai pas que ça à faire. »
    Les soldats s’exécutèrent. En se relevant, Il fut accompagné de Hilf-bot, qui suivit le mouvement. Leur connexion neurale fonctionnant toujours, il en profita pour signifier sa pensée au droïde.
    « Pas fâché d’être libéré. Ca fait du bien, le retour à la liberté.
    - Mais pourquoi lui, il...
    - Lui n’est qu’une machine, sensée m’accompagner partout. Une torture psychologique, entre autre. D’ailleurs, si quelqu'un pouvait le désactiver... Il faut ouvrir le panneau du torse.
    - Bah... Pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ?
    - Si j’y touche, il m’envoie directement une décharge. La dernière m’a vraiment fait mal... Alors, j’aimerai autant que ce soit vous.
    - Bon... OK. Higgins, tu peux t’en charger ?
    - Attendez, je ne suis pas sûr qu’elle soit réglo, demanda l’un des soldats au M-16. T’es de quelle compa ?
    - VV Powa, p’tit gars. Et e serais toi je ferais gaffe au ton que tu emploie avec moi. Sergent-chef Kanes, Capitaine de compagnie.
    - Bon, Higgins, tu te dépêches ?
    - Okay, c’est bon... »
    Le troufion s’exécuta de mauvaise grâce. Il s’approcha d’Hilf-bot, se pencha sur le panneau, et...
    « - Au fait, La VV ne vient pas d’être dissoute ?
    - Ha. Je me suis trompé alors. »
    C’était le signal.
    Le robot assomma proprement le garde, dont Le colonel ramassa la M-16 dans la foulée, et vida le chargeur sur le deuxième soldat. Seul restait le chef. Sam se tourna, visa, et...
    Klik.
    Klik. Klik. Klik.
    Le chargeur était vide.
    L’impérial sorti son katana.
    « - Je vais adorer te voir agoniser... »
    L’impérial se rua à l’assaut. Le colonel se débrancha du robot, et se planqua derrière une table.
    Obstacle après obstacle, l’impérial se rapprochait.
    « - Tu ne pourras pas éternellement te cacher... »
    Vint le moment où le colonel se retrouva dos au mur.
    « - Meurs, idiote lunaire. »
    Le colonel entendit la chair se trancher, le sang couler.
    En ouvrant les yeux, il vit l’impérial, les yeux agrandis par la surprise. Le scalpel de Thunderstormking ressortant par... là où devait se trouver le cœur, en fait, il lâcha son katana. Cligna deux fois des yeux. Mourut.
    Le robot rejoignit les deux personnes fourbues. Et se rebrancha.
    « - Alors, mon colonel, ais-je été suffisamment efficace, ais-je mérité suffisamment de retourner dans ce corps qui est le mien ?
    - Certes. Mais... Thunder ! »
    Le médecin était hagard.
    « - Qu’est-ce qui ne vas pas ?
    - J’ai du tuer. Pour vous. Contre tous mes vœux pour défendre la vie, j’ai du donner la mort.
    - Mais c’était pour le bien. Pour défendre ceux que vous aimiez. Et vous ne l’avez fait qu’une fois.
    - Deux fois. J’ai enfoncé mon scalpel dans le corps de l’autre.
    - Mais... nous sommes maintenant tranquilles pour reprendre l’expérience.
    - Inutile. Le générateur ne sera jamais assez puissant, vous me l‘avez que trop rappelé. »
    Clik.
    « Pour l’Empereur ! » cria la voix d’un homme qui n’avait que deux secondes à vivre.
    Rollllllllllllllllllllllllllll...
    Tout se passa très vite.
    Le robot se pencha, ramassa la petite sphère, l’analysa, et prononça très exactement :
    « Grenade IME ».
    Flashhhhhhh !!!!!!!!!!!!!


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    Message par Oberon Mer 9 Fév - 0:53

    VI (oberon)

    Noir.
    Le noir complet…
    Une lumière faible, image floue entrecoupé d’interférence, cela lui rappelle un vieil écran télé mal réglé. Le son bourdonne. L’image devient un peu plus nette, se répète à l’infini, comme un œil de mouche, repérant les mouvements les plus légers. Tout est froid autour, à l’intérieur aussi… non, pas froid… rien, ni froid, ni chaud, aucune sensation. Même pas le vide. Elle le sait, elle perçoit quelque chose qu’elle a du mal à voir, des sons qui lui semble tantôt assourdissant tantôt murmurant….Un rêve ? Un délire ? Puis soudain, une partie de sa vison s’adapte, elle distingue parfaitement tout les détails, les bruits aussi se font plus audibles, deviennent compréhensibles.
    Un visage… familier….

    « - ...... Thunderstormking ?
    - C’est bien moi, Oberon. Est-ce que ça va ?
    Il avait le visage grave.
    -Oui. C’est curieux, d’ailleurs, je... »

    Son regard venait de tomber sur ses mains, sur là où aurait du se trouver ses mains. A la place, elle vit s’activer un ensemble mécanique et métallique qui se voulait ressemblant. Des mains qu’elle avait déjà vues et qui n’était pas les siennes, mais celles de Hilf-Bot…. Des larmes coulèrent, une anomalie de ses réserves lacrymales qui servaient à protéger les divers composants assurant sa vision.

    « - Dis-moi que c’est un cauchemar.
    - Ecoute, on a besoin de toi pour... réorganiser le problème.
    - Soldat Oberon, veuillez obéir s’il vous plaît. Je comprends la douleur qui vous étreint, mais... »

    Un instant d’hésitation, elle se voyait là en face, debout, froide, puis troublée. Ce n’était pas elle, ce n’était plus elle.

    « C’est curieux... j’ai l’impression d’avoir une boule dans la gorge...
    - C’est normal, chez les humains. Mais comment peux-tu connaître ça, esprit de métal que tu restes !
    - Oberon, vous vous oubliez. Vous parlez à votre supérieur.
    - Et moi j’t’emmerde ! »

    Une bouffée de rage, de colère l’envahit. Elle se leva brusquement et parti en courant. Elle courut longtemps avant de s’arrêter. Courir ne rimait à rien. Aucune fatigue, aucun soulagement, autre chose… rien. Un étrange malaise s’était insinué. Pas quelque chose de douloureux ou de désagréable, ni d’agréable d’ailleurs. Juste quelque chose qui lui disait que quelque chose n’allait pas. Quelque chose d’indéfini. Elle s’assit et essaya de réfléchir clairement, d’analyser objectivement la situation.


    Thunderstormking avait fini par la retrouver au bout de quelques jours. Elle était dans un état lamentable après la pluie qui s’était abattue toute la journée. Il la raccompagna au campement. Ils restèrent un moment sans parler. Un lourd silence s’installa. Plusieurs minutes s’écoulèrent.
    « Je…. Je suis désolé…c’est de ma faute et…. »
    Le droïde se retourna et le fixa. Le silence revint…
    « Ce n’était pas ta faute… tu ne pouvais deviné pour l’explosion…
    - C’est à cause de moi… si je ne t’avait pas obligée à…
    - ELLE…enfin je… j’étais d’accord. Tu ne m’y as pas obligée… »
    Elle soupira, une vague d’exaspération. Le malaise qui revint et disparu aussi tôt.
    « Faut qu’on trouve une solution… je... Thunder c’est horrible, il … je … ne ressens rien. Aucune sensation, aucun sentiment rien… même pas l’ennuie… je, si ça continue, j’ai peur de disparaître. A chaque fois qu’une émotion ressurgit, quelque chose de bizarre se produit…il...je… il est incompatible avec …il ne sait pas analyser les sentiments, que des données concrètes. Je suis devenue un amas de calculs et d’analyse… un tas de ferraille. Et … et j’ai l’impression que cela m’est parfois complètement égal…. »

    ….

    Le droïde récapitulait ce qu’il lui était arrivé, au moins il avait l’avantage de ne pas être obligé de dormir. Au final ses journées étaient rythmées par celles des autres, leurs réveils, leurs repas. Tout un tas de repères sur lequel il s’était calqué pour s’adapter. Elle pensait avoir trouver pourquoi elle, enfin, le robot était si distant des autres malgré ses efforts pour se conformer au mode de vie des autres soldats. Par exemple, lorsque son regard se posait sur quelque chose qui avait attiré son attention, il était analysé, catalogué, éventuellement comparé à autre chose si la nécessité s’en faisait sentir, alors qu’avant cela évoquait toujours quelque chose, pas toujours en rapport immédiat, mais cela rappelait autre chose, qui en rappelait une autre et ainsi de suite, sa pensée dérivait sur un courant d’événements, de souvenirs ou d’extrapolations. Ce n’était plus le cas, en tout cas cela était de moins en moins fréquent et finissait toujours pas engendrer le « malaise ». De toute façon, cela n’avait aucun intérêt et était une perte de temps et d’efficacité. Cela évitait même de repenser à des souvenirs trop douloureux.

    Elle évitait le/la colonel (le) aussi souvent que possible. Le voir, ou se voir, engendrait un surplus d’émotions qu’elle cherchait à éviter, et d’une parce qu’elle n’avait pas envie de ressasser toujours les mêmes sentiments de colère et de rancœur, et de deux parce qu’elle voulait éviter de cette manière tout malaise qui surgissait inévitablement. Ce faisant, elle disparaissait un peu plus chaque jour, en évitant tout émotion, elle faisait une croix sur elle-même.
    A sa grande surprise, quelques fichiers du droïde n’avaient pas été transférés. Elle les avait consultés dans un moment de libre, le soir. Nombre d’anecdotes l’auraient fait sourire auparavant. Là elle avait plutôt envie de rire jaune. C’est à se moment que Thunderstormking débarqua. Il était assez nerveux…. Il n’arrêtait pas de tourner en rond. Il était parti dans un tas d’explications rendues incompréhensibles par sa nervosité.
    « Il me semble Thunder que tu devrait t’asseoir et essayer de dire une seule chose à la fois…. Tu dois être le seul à suivre ce que tu dis, j’ai pourtant de nombreux dialectes et langages référencés… »
    Il s’arrêta l’espace d’un instant, quelque peu abasourdi.
    « Ob…
    J’essaye de t’expliquer comment tout réarranger…
    - je ne suis pas sur que ce soit utile…. Cela entraînerait encore de nombreuses complications qu’il vaudrait certainement mieux éviter…. Si on considère que….
    - AH NON !!! Ca suffit comme ça… on a déjà trop attendu… regarde comme tu es…
    -….
    - S’il te plait…. Va chercher Ob… Hilf … le colonel, va le chercher s’il te plait… c’est urgent…


    La suite s’enchaîna très vite, leur arrivé dans la salle d’opération, Thunderstormking pointant son Beretta sur Hilf-bot, la détresse de ce dernier alors qu’ils allaient débuter l’opération (qu’elle ne comprenait pas vraiment en fait, il ne s’agissait après tout que d’une inversion des données), les quelques tentatives échouées de son ami pour mener à bien son opération, l’irruption des soldats impériaux, le désordre, l’horreur dans les yeux de Thunder lorsqu’il ressortit son scalpel du soldat impérial…


    La grenade qui roule…..

    Flashhhhh !!!!!!


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    Message par Oberon Mer 9 Fév - 0:56

    (Thunderstormking)

    Je suis dans mon bain. L’eau est bien chaude, la vapeur recouvre le miroir sur le mur d’en face et à part le léger clapotis de l’eau, il n’y a aucun bruit.
    Je sais que si je sors j’aurais froid, je me blottis donc le plus possible dans cette eau brûlante car je sens que ce froid est si puissant qu’il en est mortel.
    Comment le sais-je ? Aucune idée. Mais j’en suis persuadé, ce froid me pénétrera jusqu’au tréfonds de mon âme et gèlera mon sang dans mes veines… Cette eau est ma sauvegarde.
    Je vois la buée du miroir qui disparaît, peu à peu, révélant le décor, je m’aperçois, simple silhouette pour l’instant mais je pourrais me distinguer dans peu de temps.
    Je tente de sortir un doigt juste pour vérifier ma théorie, c’est difficile, la peur. Il sort enfin de l’eau doucement comme retenu… Rien ne se passe mais il fait effectivement très froid. Bon, je décide de passer à la main entière, l’effort devient considérable, j’ai maintenant l’impression que l’eau résiste, qu’elle ne veut pas que je sorte !
    Soudain, j’ai peur, mon ennemi n’est pas le froid, c’est cette eau qui est de plus en plus chaude, elle veut m’engloutir !
    Je tente de sortir, je me débats et le liquide me retient, il m’avale, il recouvre mon visage, je suffoque, je suis en train de me noyer !
    Je suis maintenant englouti dans cette baignoire qui semble sans fond, un abîme infini et je continu de m’y enfoncer. Mes poumons sont en feu, j’ai besoin de respirer !
    Je sens la douleur dans mes membres, le poids de l’eau sur mon corps, des bribes de cour me reviennent sur la pression partielle de l’eau s’exerçant sur un corps, ma gorge me brûle, mon corps tout entier crie famine, il a besoin d’oxygène, j’ai l’impression qu’il aspire les dernières molécules qui peuvent encore se trouver dans mes membres, la douleur est infernale, je vais mourir !
    Je sursaute, je suis par terre, j’ai mal partout. Mes souvenirs sont confus, j’ai du sang sur les mains. Je me souviens maintenant, je suis un meurtrier.
    Je me souviens le son de la lame électrique du scalpel poussé au maximum et qui tranche les chairs avec une odeur de viande brûlée, ma main qui s’enfonce à travers le dos de cet homme…
    J’ai juré de sauver la vie même sur un front, sauver et non pas prendre. Que suis-je devenu ?
    La tête me tourne, mon regard peine à accrocher un point fixe dans le chaos qui m’entoure. Je me relève, passe la main sur mes yeux, un liquide poisseux. C’est du sang, est-ce le mien ?
    Je n’en sais rien tout est confus dans mon esprit, je vois qu’un pan de mur s’est effondré, des gravats bloquent la porte. Quelqu’un frappe, une voix.
    « Qu’est ce qui se passe là dedans, ouvrez immédiatement ! »
    Je n’ose répondre, mais il se met à tambouriner sur le panneau de bois, les coups deviennent de plus en plus nombreux, il y a du monde derrière, ils veulent nous rejoindre et ça ne leur prendra pas très longtemps à mon avis…
    Mon regard accroche Hilf-Bot, assis par-terre, il fixe ma direction mais ne semble pas manifester la moindre présence, est-il conscient ? Oberon est là aussi, contre lui, inconsciente, elle donne l’impression de dormir entre ses bras.
    Je n’ose penser à son état en m’approchant et je laisse le toubib prendre le dessus pour l’ausculter. Elle respire, elle vivra.
    « C’est horrible. » La voix est morne, métallique. Je ressens toute la détresse qui en émane.
    « Oui Hilf-Bot, mais c’était nécessaire crois-moi.
    - Vous ne savez pas la chance que vous avez.
    - Hilf-Bot il faut partir maintenant, ils vont nous tuer !
    - Partir ? A quoi bon, je suis déjà mort. Ils ne peuvent plus rien, tu m’as déjà tué.
    - Quoi ? C’est faux ! Lèves toi, Bon Dieu !
    - Soldat, laissez-moi tranquille, je veux rester en paix.
    - Pas le temps bordel ! Lèves toi, fais le pour nous, pour la FL ! Hilf-Bot, la lune à besoin de toi !
    - Inutile, je ne suis rien, plus rien. »
    Ses yeux pourtant sans vie me submergent de leur douleur.
    Je ne peux pas le déplacer tout seul, la porte va céder, il me faut gagner du temps. Frénétiquement je plonge sur les cadavres qui nous entoure. Des grenades, une arme, mes leçons de tir datent, je tâtonne à la recherche du cran de sûreté.
    La porte s’ouvre à la volée, quatre soldats déboulent à moitié surpris dans la pièce. Je ne leur laisse pas le temps de comprendre, je vide le chargeur dans le passage.
    Le premier est fauché de l’épaule à l’aine, le second est touché dans les cuisses, le suivant se prend une balle dans la tête en plongeant pour éviter le tir et le dernier, un peu en retrait arrose au jugé le plafond en se projetant en arrière…
    Encore du plâtre qui me tombe dessus.
    Je dégoupille une grenade et la jette par le passage. Cinq secondes d’éternité et puis l’enfer. Le souffle de l’explosion m’étreint comme une seconde peau, je ne peux plus respirer, le plafond s’effondre sur l’entrée et le couloir, j’entends des cris et des hurlements.
    Du sang coule entre les blocs de béton, j’ai envie de vomir.
    La poussière est suffocante, des grincements sinistres secouent le bâtiment. Des survivants gémissent sous les décombres.
    « Bon Hilf-Bot, maintenant lèves toi et viens avec moi.
    - Je crois qu’elle se réveille, tu sais tout est vide ici, je ne retrouverais jamais la sensation du vent dans mes cheveux, sur ma peau. Les frissons quand l’air devient plus frais. Pour moi, les pollens sont redevenus des particules analysables et non plus des senteurs embaumant l’air. La vie que tu me proposes n’est qu’une suite de chiffres, une infinie combinaison de zéro et de un. Comment veux-tu que je veuille d’une éternité comme celle-là, entouré d’individus qui jouissent d’un monde que je devine, que j’ai connu et qui m’est et me sera à jamais refusé ? Je… »
    La tête du robot est penché, il est complètement désarticulé.
    Oberon est redressée, la main dans le dos d’Hilf-Bot. Déjà elle fouraille les entrailles de la machine, en extrait deux plaquettes de silicium.
    « - Sa mémoire immédiate. Sans ça, il ne se rappellera plus de ses activités durant les 30 derniers jours, ni de ce qu’il avait planifié pour le futur. Hop, on le rallume et il devrait arrêter de déprimer !
    - Heureux de te revoir Oberon. Lui dis-je en souriant.
    - Pas autant que moi. Bon qu’est-ce qu’on fait encore ici ?
    - C’est exactement la question que je me posais soldats !
    - Ah ! De retour mon colonel ?
    - Pourquoi, étais-je parti ? Pourriez vous m’expliquer un peu ce qui s’est passé ?
    - Pourquoi pas, mais avant je pense que nous devrions mettre un maximum de distance entre ces lieux et nous !
    - Et pourquoi donc ? Nous sommes dans un QG arrière, nos troupes interviennent en ce moment même pour nettoyer la zone, nous devrions être dehors pour les assister et apporter les premiers soins au lieu de se prélasser bien à l’abris ! Vous ne consultez jamais votre Com-Link ?
    J’aide Oberon à se relever, elle boite mais elle s’en remettra. En sortant, je suis ébloui par la lumière du soleil, des hommes en bleu courent dans tous les sens, j’entends le staccato des rafales qui s’enchaînent, ponctuées par les explosions.
    Autour de nous des hommes se tuent, se mutilent, je me précipite vers le premier que je trouve, il est couché contre l’angle du bâtiment, des plaies profondes, beaucoup de sang perdu.
    La terre desséchée paraît boire le liquide qui s’écoule. J’écarte les pans de sa chemise déchirée quand je vois mes mains, rouges. L’homme lui est apeuré en me regardant.


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    Message par Oberon Mer 9 Fév - 1:21

    il manque la tout toute fin!!!!!!!!!! Crying or Very sad
    un paragraphe.... hellllllllllllllllllp

    on sait jamais des fois qu'un fou furieux garde toutes les archives de choronique de tout le monde... bounce
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    Message par Doc Reivax Mer 9 Mar - 9:48

    Bon j'ai réécrit une fin à peu près comme l'originale, désolé mais je ne l'ai plus et personne ne l'a apparement ( y a pas de fous à COM Oberon Wink )

    Assis sur l’herbe fraîche, Je demande à Oberon « tu as toujours les mémoires ?
    - Dans la poche, me dit-elle en souriant.
    - Il va peut être en avoir besoin, non ?
    - Bah! il pourra vivre sans, il y a un circuit de secours qui a pris le relais, personne ne s’en apercevra jamais, à moins qu’il ne décide de lui faire une petite révision…
    Je souris à mon tour, On devrait peut être lui raconter.
    - Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, laissons le comme ça, regarde comme il a l’air heureux !
    A quelques mètres de nous, Hilf-Bot s’active, donne ses ordres pour organiser les soins, et son visage d’acier me semble plus humain, mais peut être est-ce juste une impression…


    THE END ?
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    Message par Oberon Mer 9 Mar - 18:57

    cool :p

    je sais que sammy l'a la fin, mais sur un disque dur qui demarre une fois sur 2 :P
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    Message par Hilf-bot Lun 9 Mai - 11:39

    Heu... un disque dur qui démarre JAMAIS (il est définitivement mort)

    (mais chut! J'ai pas encore officialisé de retour, d'accord cheers )

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